"Fait chier…"
La voix du capitaine fut couverte par le bruit des pales de l’hélicoptère mais il était presque toujours aussi choqué par ce qu’il venait de voir : des morts-vivants. N’étant toutefois pas cinéphile, il savait que les films avec des zombies dedans étaient rarement drôles et que ce ne serait sans doute pas une partie de rigolade ici. Une nouvelle fois, il tira une bouffée de sa cigarette.
Des tas d’images se bousculaient dans la tête : celles des zombies principalement. Il se souvenait de leurs visages décomposés, certains ayant même une partie de leur visage en moins, comme la mâchoire inférieure, de leurs yeux vitreux, sans vie, de leur peau rugueuse et grisâtre, et surtout de leur odeur putride ressemblant à celle des cadavres après sept jours dans un endroit rempli de bactéries. Le virus faisait pourrir la chair plus vite, où alors était-ce son imagination lui faisant passer le film de ces dernières minutes pire qu’il n’est déjà au départ.
Alors que sa cigarette était presque complète, il décida de la jeter et posa ses mains sur son visage. Il n’était pas bien. Puis, quelques secondes plus tard, il se pencha au dessus du sol et se mit à vomir. Lui, un soldat qui croyait que rien ne l’impressionnerait vomissant tellement il était dégoûté par ce qu’il voyait. Cette odeur de cadavre décomposé ne quittait plus ses narines, comme s’il avait encore ces zombies juste devant lui. Il se releva et regarda le plafond, en essayant de passer à autre chose, en vain. Puis, il entendit d’un coup des cris venant du cockpit. Il s’y dirigea en vitesse et demanda au pilote :
"Qu’est-ce qui se passe, bordel ?"
"L'hélicoptère s'emballe, capitaine ! On va s’écraser !"
En à peine quelques secondes, le capitaine courrut au fond de l’hélicoptère et se mit au sol. Les secondes suivantes restèrent floues : il sentit un choc puissant, des cris venant des pilotes, et après, un silence de mort. Difficilement, il sortit de l’hélicoptère. Il voyait flou et tremblait à cause du choc. Il toucha sa tempe et s’aperçut qu’un long filet de sang coulait de celle-ci. Puis une vive douleur le prit à la jambe, et il flancha presque aussitôt. Il regarda sa cuisse droite et vit un éclat de verre planté dans celle-ci. Il prit avec force le morceau de verre brisé et l’arracha d’un coup très sec. Il serra les dents tellement la douleur était intense. Puis, une fois la douleur relativement diminuée, il se releva et commença à marcher, en boitant un peu, prenant soin d’éviter quelques zombies traînant dans la rue au loin.
Arrivé dans une ruelle, il s’assit sur le sol en prenant soin de savoir si un zombie ne se trouvait pas dans cette même ruelle. Il frappa violemment sa tête contre le mur derrière lui, histoire de le réveiller. Puis il se releva, remis de ses émotions et commença à marcher très discrètement dans la rue. Puis, il jeta un rapide coup d’œil à l’hélicoptère qui s’était écrasé. Le seul pilote ressorti de l’épave venait de se faire attraper par trois ou quatre zombies et commençait à se faire dévorer de partout. Ses cris, pourtant lointains, étaient parfaitement audibles. Il n’aurait pas pu le sauver et s’il y aurait pensé, il serait dans le même état que les zombies à cette heure-ci.